- JastLo a écrit:
- Me semblait que ça prenait minimum 1 mètre d'eau pour pouvoir laisser des poissons dehors l'hiver au Québec???
J'ai bien peur que la réponse soit un rien plus complexe que ça...
Alors, primo, oui, un mètre de profond c'est très bien et en même temps ça ne veux pas dire grand-chose.
Simplement, c'est qu'à un mètre, on est sûr qu'il y aura de l'eau libre sous la glace.
De l'eau, ca en prend un minimum, parce que c'est dans l'eau qu'est dissous l'oxygène nécessaire aux poissons.
Si ne serait-ce que pour quelques minutes, le taux d'oxygène baisse sous les 4ppm, (parties par million) tes poissons sont morts, point, fin de l'histoire.
Les poissons même dans leur état d'hivernement (métabolisme fortement ralentis) consomment une certaine quantité d'oxygène par unité de poids et par unité de temps.
Plus il y a de livres de poisson dans le bassin et plus grande est la consommation, multiplié par le temps, ca fait beaucoup d’oxygène qui disparaît.
La glace est imperméable à l’oxygène, c’est dire que dès que la glace est prise, en milieu naturel, l’étang est scellé jusqu’au printemps. Les poissons, en ce cas, ne peuvent compter que sur ce qui est déjà dissous dans l’eau pour se rendre au printemps.
Dans un lac, le rapport entre le poids de poisson et le volume d’eau est faible, donc ce n’est pas un problème. Dans votre étang ornemental, c’est une toute autre histoire.
Vous avez bien trop de poissons pour le volume d’eau et ces poissons grossissent d’année en année. Quelque soit la taille de l’étang, vous allez nécessairement passer sous le seuil critique et perdre vos poissons, sauf si vous compensez…
Or, tout est là, vous devez ajouter de l’oxygène sous la glace pour maintenir le taux d’oxygène au dessus de 4 ppm et ce, jusqu’à la fonte de la glace, sinon, couic…
Certaines personnes recommandent de maintenir un trou dans la glace.
Évidemment, l’air atmosphérique contient de l’oxygène qui va se dissoudre au contact de l’eau et relever le taux moyen. Cet échange est tributaire de la surface de captation et du renouvellement de l’air et de l’eau. Si l’eau est immobile et l’air aussi, il y a peu d’échange, s’il vente et si l’eau circule, l’effet est bonifié. Il reste que maintenir un trou dans la glace surtout s’il est grand, par -20 n’est pas aisé.
Et si une pellicule de glace se forme, l’échange cesse.
On peut chauffer l’eau avec une résistance électrique, mais le coût est élevé
On peut forcer l’eau plus chaude du fond contre la surface pour maintenir le trou ouvert, mais on perd de la chaleur en même temps qu’on gagne de l’oxygène, si la chaleur dégagée par la pompe est insuffisante, toute l’eau du bassin sous la glace va se refroidir et éventuellement geler. Sans compter que de l’eau trop froide affaiblis vos poissons qui hivernent normalement à 4 degré C.
Sous nos climats nordiques, le plus sage est d’utiliser un bulleur, qu’on pose au fond et qui va créer sous la glace l’échange requis.
On peut compenser la perte de chaleur dû à l’injection d’air froid en préchauffant ce dernier ou en ajoutant de la chaleur directement dans l’étang, avec une lampe halogène submersible par exemple.
Des minuteries peuvent utilement compléter cet ensemble.
Alors voilà, vous pouvez garder un poisson vivant tout l'hivers dans un bassin de 6 pouces de profondeur, si vous le chauffez sufisamment pour l'empêcher de geler, comme on le fait pour les bains d'oiseaux hivernaux...
Suffit d'opter pour une résistance électrique de bon calibre et une facture conséquente.
Vous pouvez aussi mettre votre poisson dans un grand lac ( Quand il y en a pour 10,000 il y en a pour 10,001...) et souhaiter qu'ils se souviennent de vous au printemps, ce qui est incertain.
La vrai solution, celle qui fonctionne et qui vous plaira se trouve quelque part entre les deux...