Comment préparer les plantes

La façon de préparer la plante compte pour beaucoup dans la conservation de ses propriétés guérissantes. Une fois la plante bien choisie, reste ensuite à sélectionner la façon la plus adéquate de l’ingurgiter, de la faire entrer dans notre organisme pour obtenir ses bienfaits.

Au cours des ans, plusieurs méthodes ont été mises au point afin de tirer le maximum de nos petites alliées.

Aucun doute. La façon la plus ancienne de consommer des plantes, c’est de les manger. «Que ton aliment soit ton remède» disait Hippocrate, le premier médecin. :chariot:

J’avoue que mes petits enfants raffolent des fleurs de capucine (tropaeolum majus), ce qui provoque une certaine réticence chez leur maman, qui voit ses boites à fleurs, dont elle tire tant de fierté, dégarnies une grande partie de l’été. Je la console en lui rappelant combien ces fleurs contiennent de la vitamine C et peut favoriser le sommeil de sa marmaille.

Depuis, a travers les millénaires, d’autres méthodes de préparation ont été développées. En voici quelques-unes avec les explications sommaires pour les appliquer.
Il existe plusieurs façons d’extraire les propriétés médicinales de la plante :

¨ Les infusions
¨ Les décoctions
¨ Les teintures
¨ Les glycérés
¨ Les vinaigres

Quelques notions préalables

Les plantes
Elles doivent être de bonne qualité (séchées adéquatement et certifiées biologiques). Je recommande d’acheter des produits québécois chaque fois que c'est possible. Vous trouverez une quantité phénoménale de produits sur le marché, à ne plus savoir où mettre de la tête. Vous trouverez dans la liste d’adresses à connaître des producteurs-trices fiables.


Laissez-les libres
Sauf exception, il est très important de laisser nager les plantes librement. Les petits contenants métalliques troués dans lesquels on entasse les plantes sont à déconseiller, puisqu’ils emprisonnent les plantes, réduisant ainsi les potentiels d’échange avec l’eau. De même, évitez les sachets (les herbes sont souvent vieillies, oxydées et «mal traitées» avant d’arriver dans votre tasse).


L’eau
doit être pure. Compte tenu de son aptitude à établir des liens chimiques, l’eau distillée devrait être privilégiée. En 2e lieu vient l’eau de source. Il faut surtout éviter l’eau des villes, déjà saturée de polluants ou dépolluants.


Les ustensiles à utiliser :
Pour faire chauffer l’eau et préparer l’infusion, la bouilloire, le chaudron ou la tisanière doivent être en acier inoxydable, en poterie, en verre, ou en métal émaillé non écaillé. L’idéal est une cafetière de type «bodum» - (d’autres marques sont moins dispendieuses) – si vous n’avez pas de cafetière bodum ni de théière en verre, un pot masson possédant un bon couvercle peut très bien convenir. Ne jamais utiliser des ustensiles en aluminium ou en fonte non émaillée dans aucune des étapes de la préparation des plantes.

De même, ne jamais utiliser le micro-ondes pour chauffer ou réchauffer vos plantes.


Conservation :
on prépare généralement la dose que l’on boira dans la journée. Rappelons qu’on peut boire des plantes a la température de la pièce. C’est une question d’habitude (et de température extérieure).


Conseils personnalisés
Les indications qui précèdent sont générales – des conseils personnalisés vous seront fournies par une herboriste qualifiée. Consultez la section : «bonnes adresses a connaître» pour dénicher des herboristes-praticiens qualifiés.

1. L’infusion (les tisanes)

Voilà la façon la plus connue (et très facile) d’utiliser les plantes. On peut utiliser des herbes fraîchement cueillies ou séchées adéquatement (le séchage est une étape cruciale).

Pour réussir une infusion :

1. Choisir une théière appropriée (voir section ustensiles).
2. Y déposer 3 c. a soupe de plantes fraîches ou 1 c. a soupe de plantes séchées pour chaque tasse d’eau (vous vous habituerez graduellement à boire de la tisane plus concentrée)
3. Couvrir d’eau pure bouillante (voir instructions pour l’eau) sur les plantes
4. Recouvrir immédiatement
5. Laisser reposer entre 15 et 30 minutes pour laisser aux herbes le temps de se gorger d’eau – un indice que l’infusion est à point : les herbes tombent au fond de la théière.
6. Tamiser et boire durant la journée.

Dosage

nous recommandons environ 4 tasses par jour.

note : malgré la croyance populaire, les tisanes peuvent être bues chaudes, tièdes ou froides.

2. La décoction

Plus concentrée que l’infusion, on prépare généralement la décoction à partir de baies, racines et écorces – parfois de feuilles. Compte tenu de son degré de concentration cette méthode permet de consommer des doses moins importantes pour les mêmes résultats. Cette méthode est tout indiquée pour extraire les principes des parties fibreuses, rigides, dures (racines, rhizomes, écorce, noix). Comme la chaleur doit être plus élevée que pour l’infusion (on doit dépasser le point d’ébullition) ce n’est pas une méthode appropriée pour les fleurs, et rarement pour les feuilles.


Pour réussir une décoction

1. Dans un récipient en verre ou en céramique (voir ustensiles), placer 3 c. a soupe de plantes fraîches ou 1 c. a soupe comble de plantes séchées pour chaque tasse d’eau.
2. Ajouter l’eau distillée froide
3. Recouvrir la casserole et garder couvert durant tout le processus.
4. Laisser tremper entre 30 min. et 4 heures
5. Mettre le feu moyen et amener à ébullition
6. Quand la préparation commence à mijoter, baisser le feu et laisser frémir pendant 15 à 45 minutes selon les plantes utilisées.
7. Fermer le feu et laisser tiédir – tamiser pendant que le liquide est encore chaud ou tiède
8. La décoction sera utilisée de la même façon que l’infusion –

Dosage :

On recommande entre ¼ et 2 tasses par jour, que l’on peut prendre dans une seule étape ou a raison d’une once a la fois au cours de la journée.

3. Préparations a base d’alcool, de vinaigre ou de glycérine

D’autres médiums que l’eau peuvent être utilisés pour extraire les propriétés médicinales. Ces préparations s’appellent des teintures ou extraits.

La recette donnée ici pour la préparation de teinture est générale. Dans certains cas, le ratio eau/alcool demandera un calcul précis (pour préparer l’homéopathie, par exemple). Pour l’usage général ou familial suggéré ici, ces mesures de minutieuse précision sont inutiles.

Les divers solvants utilisés :

L’eau est remplacé par l’alcool à 30% - Nous utilisons souvent de la vodka, qui possède déjà ce ratio. On peut également utiliser du vinaigre de cidre de pomme cru ou encore de la glycérine – la recette pour ces 2 solvants variera légèrement de celle pou les teintures. Demandez conseil d’un-e herboriste pour les préparations a base de vinaigre ou de glycérine.

Pour préparer une teinture :

1. Dans un pot masson avec un bon couvercle, déposer les herbes (généralement les sommités fleuries ou les feuilles) finement hachées ou, dans certains cas (suivre les instructions – ca ne marche pas avec toutes les plantes), d’herbes séchées. Remplissez le pot en tassant un peu.
2. Recouvrir de vodka à 30% - et fermer le couvercle.
3. Conserver à l’obscurité dans une place chaude – (je les range dans mon placard de cuisine) –
4. 2 fois par jour, brasser et faire tourner la préparation pendant 5 minutes en passant à vos petites alliées.
5. Après 30 jours, filtrer dans un coton a fromage – Voici comment je m’y prends : je place ma passoire trouée (tamis ou passoire a spaghetti) dans un grand bol de verre – je tapisse de cotton fromage – je verse les plantes pour les filtrer –
6. Je tors la préparation pour retirer chaque goutte du précieux liquide (attention, les résidus font un excellent compost!)
7. Couler le liquide dans des bouteilles teintées – si je n’en possède pas, je recouvre mon pot masson de papier brun – l’important est d’empêcher la lumière d’oxyder les plantes.
8. IMPORTANT : Identifiez immédiatement vos petits pots avec des étiquettes auto-collantes. C’est primordial – malgré votre bon vouloir, vous risquez d’oublier quelle potion se trouve dans votre petite bouteille et bien sur, ne pourrez l’utiliser ou l’offrir.

Dosage :

Plus concentré que l’infusion ou la décoction, les teintures sont consommées à raison de 15 a 25 gouttes dans quelques gorgées d’eau, 2, 3 ou même 4 fois par jour, selon les plantes utilisées et le déséquilibre de santé à rétablir (consultez une herboriste pour des conseils personnalisés.)