Toujours dans la même ligne de pensée, soit de devoir apprendre à vivre avec un moindre mal quand on a des choix écologiques à faire, je vais maintenant connecter d'autres pièces du puzzle pour bien démontrer que si au départ on sait que le compostage produit bel et bien du CO2 (en passant on appelle cela du Dioxyde de carbone, cher beau-frère)*, c'est pas si tant pire que çà quand on prend le temps de regarder les choses dans une perspective plus grande..
En 2014, soit bien avant que Sainte-Greta ne commence son pélérinage, le journal San Francisco Chronicle s'est associé avec un réputé chercheur et biogéochimiste (ça s'écrit comme ça, oui-oui), pour essayer d'expliquer aux Californiens comment le compostage pourrait constituer une des solutions les plus efficaces pour enrayer le douloureux problème des gaz à effet de serre que connaît cet état surpeuplé et surtout hyper-pollué.
Whoa!whoa! whoa! Comment ça le compostage qui produit du CO2, serait-il percu comme la solution pour enrayer le problème des gaz à effet de serre?...Serait-on en train d'essayer, encore une fois, de nous servir une rhétorique démagogique comme le fait si bien le locataire actuel à la Maison-Blanche?
Ben apparamment non, car s'il est admis que le compostage produit bel et bien du CO2, il faut aussi regarder ce que son utilisation amène comme éléments positifs dans la chaîne alimentaire et surtout dans la revitalisation des écosystèmes qui nous entourent.
Prenons au départ l'élément de substitution entre le compost et les fertilisants chimiques/pesticides. Vous en tant que consommateurs et parents d'enfants, à qui vous devez préparer / servir 3 repas par jour, vous seriez les premiers à admettre qu'à prix égal vous souhaiteriez pouvoir mettre sur la table uniquement des légumes et denrées provenant d'une culture strictement biologique (donc à base de compost) et éviter le plus possible celles ayant été fertilisé chimiquement où traité par des pesticides. Je pense que personne ne contesterait ce point de vue... mais ça va plus loin que ça car si on regarde de plus près ce que génère en pollution l'industrie des fertilisants chimiques, ben on se rend compte que le CO2 produit par le compost ce n'est qu'une petite goutte dans l'océan des industries polluantes. Pis ici je ne parle même pas de catastrophe tragique comme cela s'est produit à Bhopal (Inde) au milieu des années 198X, dans une usine de pesticide appartenant à Union carbide.( on parle de plus de 15,000 morts et plus de 500,000 personnes indisposées par la catastrophe)... Je ne veux pas faire de blagues de mauvais goût sur le sujet, mais on s'entends-tu pour dire qu'une telle tragédie ne risque pas d'arriver avec des sites de compostage.
Mais revenons au San Francisco Chronicle, qui affirmait ceci en 2014:
-Si on appliquait une couche de compost en surface sur seulement 5% de toutes les terres qui servent au pâturage en Californie, le sol pourrait ainsi capturer l'équivalent d'une année entière de gaz à effet de serre que produisent toutes les industries forestières et agricoles de l'état californien.
-Si on appliquait une couche de compost sur 25% de toutes les terres qui servent au pâturage en Californie, ceci permettrait d'absorber 75% de toutes les émissions polluantes annuelles combinées de l'état... un genre de super hyper méga grosse litière, ce merveilleux compost finalement.
Alors comment ca marche... voici la traduction ad-lib que je fais du texte du S-F Chronicle:
D'abord on sait que le compost sert à nourrir les plantes lors de leur croissance. Plus la plante grossit et développe ses tiges et son feuillage, plus elle est en mesure d'absorber de plus grande quantité de CO2 présent dans l'atmosphère par le processus de photosynthèse. Le carbone en même temps qu'il est ingéré par la plante pour lui permettre de bien se développer est aussi distribué et évacué profondéement dans le sol par le système racinaire de la plante. Des études indiquent que le carbone ainsi enfoui dans le sol peut y demeurer pendant plusieurs années voire même une décennie dépendant du type de sol (hello! M. Trudeau...ça ne vous indique pas une voie à suivre au lieu de nous parler de vos milliards d'arbres à planter d'ici je ne pas trop quand...misère...aidez donc les municipalités à bien financer leurs programmes de compostage domestique incitatif, au lieu de nous parler d'arbres qui ne pousseront jamais).
Mais ça ne s'arrête pas là, car le compost aide à réduire les gaz à effet de serre d'autres manières. Mentionnons que le compostage demeure la meilleure façon de minimiser l'envoi de résidus alimentaires et autres matières organiques vers les centres d'enfouissement, qui sont, rappelons ce point très important, la 3ème plus importante source d'émission de méthane après les industries pétrochimiques et l'industrie agricole.
Alors je m'arrête ici en vous donnant des liens vers 2 sites (en anglais):
https://nationswell.com/compost-increases-marin-county-soils-ability-to-store-carbon/
https://www.sfgate.com/science/article/A-sprinkle-of-compost-helps-rangeland-lock-up-5832244.php#photo-7018684
Ah! oui! j'oubliais de rappeler à ceux qui veulent joindre la confrérie des composteux domestiques, que nous allons, ce printemps, nous retrouver dans une position exceptionnelle pour amorcer la vraie saison de compostage. Puisque nous avons connu (du moins dans la vallée Outaouaise) un automne assez bizarre côté météo, la période pour pouvoir ramasser les feuilles mortes cet automne a été exceptionnellement courte, les fortes pluies suivies par le gel et la neige ont tellement entravé l'exercice de ramassage que le gros des feuilles est encore sur les terrains et ne pourront être ramassées qu'au printemps, alors qu'elles seront déjà un peu décomposées (genre mushy-mushy, si vous voyez ce que je veux dire).
Donc il y aura une manne fantastique de matière première en disponibilité dès le mois d'avril (si on a un printemps normal évidemment), et ceux qui voudront alors commencer leur expérience de compostage domestique seront bien servis.
Ciao!
* CO2 = dioxyde de carbone (gaz à effet de serre certes ,mais vital pour la photosynthèse)
CO = monoxyde de carbone (gaz souvent mortel provenant principalement des combustions incomplètes des carburants)