toutes les photo de cette page sont utilisé avec la permission de M. ANDRÉ LEQUET
sur le site: http://www.insectes-net.fr/index.htm
J'ai déjà publié ce message sur un autre forum mais il sera peut-être intéressant pour vous
La bestiole est fort jolie, et même un brin charmante .... CLASSIFICATIONPhylum : Arthropodes
Classe : Insectes
Ordre : Coléoptères
Famille : Chrysomélides
Nom scientifique : Lilioceris lilii Scopoli
Nom anglais : Lily leaf beetle
PrésentationIl est un redoutable prédateur pour nos plants. Si vous ne prenez pas soin de vérifier très tôt et très régulièrement leur présence sur vos plantes, plusieurs adultes se seront très rapidement reproduits et les larves auront dévasté leurs hôtes avant que vous ne profitiez de leurs floraisons.
La première capture de cet insecte en Amérique du Nord sous son identité de Lilioceris lilii a eu lieu en 1943, à Sainte-Anne-de-Bellevue. Le criocère passe d'abord inaperçu, puis il attire l'attention en 1945, à Montréal, en infestant le lis royal auquel il cause d'importants dommages. L'insecte reste probablement confiné à l'île pendant une trentaine d'années. On fait une première récolte hors de Montréal à Saint-Hippolyte, sur la rive nord du Saint-Laurent, en 1978. Il apparaît à Ottawa en 1981. En 1992, il a déjà atteint Wellington, en Nouvelle-Écosse, et Cambridge, au Massachusetts. Chaque année, le criocère du lis continue de gagner du terrain dans l'est de l'Amérique du Nord, s'adaptant à notre climat et profitant de l'absence de ses ennemis naturels.
M, Alessandro Dieni, Candidat Msc. du
Laboratoire Jacques Brodeur - Institut de Recherche en Biologie Végétale Université de Montréal
fait présentement une étude sur l'adn des différentes populations de criocères de l'amérique pour savoir combien de souches différentes ont été nécessaire pour faire l'invasion actuelle.
À ce jour, cette espèce est retrouvée dans toutes les provinces canadiennes à l'exception de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve. Il n'y a toujours pas eu de mention pour les territoires canadiens (Yukon, TNO et Nunavut). Cependant, il est quand même intéressant de surveiller ces endroits, car il se peut que le criocère y soit présent même s'il n'a toujours pas été mentionné.
Pour les États-Unis, on le retrouve dans tous les États de la Nouvelle-Angleterre et dans l'état de New York. Mais depuis, l'espèce n'a pas été découverte dans aucun autre état américain. J'ai contacté plusieurs entomologistes et plusieurs personnes travaillant dans des agences d'inspections en début d'années afin de savoir si la distribution du criocère du lis avait progressé, mais aucune observation n'a été signalée depuis les 10 dernières années pour les états suivants :
Illinois, Maryland, Michigan, Minnesota, Montana,New Jersey, North Dakota, Pennsylvania, Virginia, West Virginia, Delaware, Indianna, Ohio, Wisconsin
DESCRIPTION DES ADULTESCe coléoptère se reconnaît facilement à la couleur rouge écarlate de ses élytres et de son pronotum. Sa tête, ses antennes et ses pattes sont noires. Le pronotum se rétrécit vers le milieu de sa longueur. Des ponctuations alignées en rangs réguliers marquent les élytres. L'insecte mesure entre 6 et 8 mm de long. Le mâle et la femelle sont semblables. Toutes les chrysomèles sont phytophages et bon nombre d'entre-elles sont inféodées à un végétal ou un groupe végétal précis. C'est le cas de nôtre Criocère.
Les ravageurs du lys font leur travail.Les adultes et les larves mangent les feuilles, et peut mâcher une grande partie de la plante en peu temps. Les adultes facile à repérer à mais pas facile à attraper car ils se laissent tombé dès que vous touchez à la plante. Mais en plaçant un récipient sous la feuille vous les attraperez.
Il est devenu ennemi juré des producteurs de lys. Les adultes et les larves peuvent défolier les lys (Lilium et Cardiocrinum) et fritillaires (Fritillaria) en peu de temps. Les œufs sont de couleur orange- rouges et petits 1mm de long . Vous noterez qu'ils sont le plus souvent pondus sous les feuilles, par petits lots s mais pas nécessairement à proximité de lys ou de fritillaires.
Le criocère du lis adulte émet un son lorsqu'on le pince ou qu'il se sent menacé. Cette stridulation est produite par le frottement des ailes cornées de l'insecte sur son abdomen. Plusieurs petites dents ornent en effet le dessous des élytres du coléoptère, qui les frotte rapidement sur la paire de plaques striées se trouvant à l'extrémité de son abdomen. Ce signal sonore servirait à éloigner ses ennemis.
CYCLE DE VIELe criocère du lis passe l'hiver à l'état adulte, enfoui sous terre. Les Coléoptères adultes émergent sur les lys de leurs sites d'hivernation à partir de fin Mars à Mai. Il quitte son abri pour s'accoupler. Pour ce faire, le mâle grimpe sur la femelle. Les insectes peuvent garder cette position durant des heures. Ils se nourrissent et pondent leurs œufs sur la face inférieure des feuilles des plantes hôtes à partir de fin avril jusqu’au début Septembre.
La femelle fécondée pond environ 300 œufs. Elle les fixe en bandes sur le dessous des jeunes feuilles de lis, le long de la nervure médiane. Une substance visqueuse leur permet de tenir en place. La couleur des œufs varie de jaune à rouge, en passant par l'orangé. Ils ont la forme d'un cylindre arrondi aux extrémités et mesurent environ 1,5 mm de long. Souvent en chapelet. Ils sont relativement peu nombreux, encore que l'échelonnement de la ponte puisse être trompeur.L'éclosion a lieu après une à deux semaines, selon les conditions climatiques.
Les larves ne se distinguent pas aussi facilement que les adultes et lorsque vous les voyez, c'est difficile à croire qu'elles sont vivantes. Elles ressemblent un peu à de la boue, mais vous remarquerez que cette goutte de boue est en mouvement. Qu'utilisent-ils pour se cacher?
La tête et les pattes de la larve sont noires, et le reste du corps est brun roux. Son anus est situé sur la face dorsale du corps. Chaque larve s'enveloppe d'un manteau de mucus et de leurs propres d'excréments qu'elle agrandit au cours de sa croissance, qui est particulièrement rapide. La larve se déplace avec cet abri.
Leur camouflage fonctionne bien mais il doit être le déguisement le plus répugnant que je n'ai jamais rencontré. Couvrez vous dans les excréments et qui va vous toucher, et encore moins envisager de vous manger? Elle mue deux fois avant d'atteindre sa taille maximale, soit autour de 9 mm de long. Le développement larvaire s'étale sur environ trois semaines.
Avant de se transformer en nymphe, les larves peuvent être trouvées sur le feuillage d'alimentation entre mai et la fin de Septembre. Après environ deux semaines, lorsque les larves sont à maturité, ellse se laisse tomber au sol ou descend le long de la tige de sa plante hôte. Elle s'enfouit sous quelques centimètres de terre après s'être débarrassé de son enveloppe d'excréments. La larve fabrique un nouvel abri en mélangeant de la salive et des particules de sol.
C'est dans ce cocon qu'elle se transforme en nymphe. L'insecte séjourne dans la coque nymphale durant quatre ou cinq semaines. L'adulte émerge ensuite, vers la fin de juin ou le début de juillet. Malgré les affirmations de certains ouvrages, ici au Québec, il a une seule génération par an alors qu'en Europe on peut en observer jusqu'à trois.
Les criocères adultes commencent à s'abriter dans des endroits abrités, souvent dans le sol, pour passer l'hiver dès la fin de juillet mais pas nécessairement à proximité de lys ou de fritillaires. Ils se font rares sur la végétation à la fin d'août.
Leurs hôtesLes adultes et les larves font des dommages aux lys (Lilium et Cardiocrinum spp et hybrides) et fritillaires (Fritillaria spp.) Principalement par la défoliation, mais dans de fortes infestations attaqueront aussi les fleurs, les capsules de graines et les tiges. Bien que les coléoptères adultes aient été vus occasionnellement se nourrissant de d'autres espèces végétales, les lys et les fritillaires sont des hôtes de choix, sur lesquels les œufs sont pondus et les larves se développent.
Le coléoptère a été observée sur 77 variétés de Lilium hybrides, 30 Lilium botaniques, une espèce de Cardiocrinum et six espèces Fritillaria.
Pour l'instant les populations de lys du Canada (L. Canadense) ne semblent pas être ravagées. Des chercheurs de l'université de Montréal sont présentement à étudier ses préférences alimentaires.
Le criocère du lys est originaire d'Eurasie, bien qu'il soit actuellement impossible de savoir exactement d'où. En Amérique du Nord il est maintenant à peu près partout et là les lys sont cultivés dans l'hémisphère nord.
Les ennemis naturelsLa croissance du criocère dans certaines parties de l'Europe continentale est tenu en échec par quatre espèces de guêpes parasites (parasitoïdes) qui attaquent à eux lors de leur stade larvaire, dont une seule (Tetrastichus Setifer) était connu Royaume-Uni. une seconde espèce de guêpe parasite (Lemophagus errabundus) en Grande-Bretagne. La persistance de ce coléoptère comme un ravageur semble indiquer que les parasitoïdes présents au Royaume-Uni ne sont pas suffisantes pour empêcher le criocère de causer des problèmes.
Risque pour les producteurs de lysLes sondages ont révélé que le quart de ceux qui avaient connu un problème avec le scarabée, affirmait de réduire ou d'arrêter la culture des lys. Il a également été établi que les lys cultivés sous tout régime, y compris sous serre, sont susceptibles d'être endommagés. Les principales conclusions étaient que le problème est susceptible de s'aggraver à mesure qu'il continue de se propager. Ceci est susceptible d'entraîner l'utilisation accrue d'insecticides. Cependant, de nombreux jardiniers de lys déclarant qu'ils cesseraient la culture de plus en plus, mais les fournisseurs de lys ont indiqué que les ventes ont augmenté.
L'odeur affecte leur comportementUne partie importante d'un projet récemment terminé, un doctorat de recherche sur le comportement olfactif. Une telle recherche est vitale si l'objectif de développer un contrôle des odeurs guidant l'insecte en utilisant (produits chimiques ou naturels volatils) à laquelle l'insecte répond devrait être développé bientôt.
Les résultats des expériences ont indiqué que le printemps les criocères femelles sont capables de localiser les lys par l'odeur, et que les coléoptères sont préférentiellement été vers l'odeur de plantes déjà infestées par les autres coléoptères. Cette partie du travail est en cours de publication: un résumé des résultats sera présentée lorsque le travail sera publié.
ContrôleA l'heure actuelle les jardiniers comptent sur les pesticides ou la cueillette à la main pour lutter contre ce ravageur, mais la longue période pendant laquelle les adultes sont actifs (fin Mars à Octobre), peut rendre cette tâche difficile. Les pesticides utilisé contre ce prédateur du lys incluent ceux contenant du pyrèthre, la deltaméthrine, thiaclopride, l'imidaclopride ou acétamipride. Un contrôle adéquat dans les zones où le parasite est abondant peut exiger des traitements répétés durant le printemps et l'été.
Certains lis attirent moins que d'autres cette espèce de criocère. On peut donc planter de préférence des variétés américaines, qui semblent un peu moins attrayantes pour l'insecte que les variétés asiatiques. Les variétés européennes sont les plus attaquées.
Il est recommandé de faire une inspection visuelle des plantes à risque dès le début du printemps. Les adultes s'attrapent alors facilement avec les doigts. On peut repérer les œufs sous le feuillage et les enlever à l'aide d'un pinceau ou les détruire en les écrasant. Plus tard, les larves et les adultes sont récoltés à la main et jetés dans un seau d'eau savonneuse où ils meurent. Si la texture visqueuse de l'abri des larves vous rebute, utilisez des gants ou un pinceau pour les déloger. On peut aisément faire tomber les adultes en secouant les plants au-dessus d'un morceau de tissu ou d'un récipient.
L'espèce étant résistante à la plupart des insecticides, les traitements chimiques ne sont recommandés que dans les cas d'infestations graves, en particulier dans les cultures.
Aux États-Unis (Rhode Island), des chercheurs ont relâché des parasitoïdes européens du criocère du lis. Le but de cette étude était de vérifier si la présence de ces ennemis naturels, capables d'attaquer la larve malgré son enveloppe d'excréments, peut permettre un certain contrôle biologique de l'espèce.